La Naïade- Peruwelz Photo de Jpplus60
Il était une fois, en un lieu fort lointain,
Sur lagune sertie dans une eau cristalline
Ra se lève, teintant l'horizon de rouge carmin.
Là, s'éveille une nymphe drapée de mousseline.
Étendue sur un tapis vermeil de pétales de rose
Grâce sans égale, fleur unique en son soliflore,
Née de brume et de rivière aux mille reflets d'or
La naïade vit en cet écrin secret, parfaite symbiose.
De sa voix mélodieuse, guide le vol des libellules.
Gracieuse, elle nage au milieu des fleurs de lotus.
Sur la berge, dore au soleil son corps de Vénus.
Valse avec les papillons, de l'aube au crépuscule.
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Un beau jour, accoste un navire sur le rivage
Le Capitaine subjugué par la splendeur du lieu
Propose une halte méritée à son équipage
Recommande le respect sur l'asile élu des dieux
L'artiste, assis sur la margelle d'un puits ombré
Par un chêne séculaire, tire mélodie sur sa sarynx.
Chante l'Iliade, l'Odyssée d'Ulysse le protégé
Des dieux et Œdipe face à l'énigme du sphinx.
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La belle entend une voix inconnue de son île
L'appel est trop fort, curieuse, se laisse guider.
Dissimulée sous les frondaisons, sans le quitter
Des yeux, admire le mélomane, rêvant déjà idylle
La sylphide invoque les dieux, pour fixer le temps
D'infimes poussières d'étoiles jaillissent du ciel
Se déposant en douceur sur l'Adonis. A cet instant
Son regard illuminé croise celui de la belle Ariel
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Lui, à ses pieds, chancelant, c'est émouvant,
Elle, dans ses bras, vacillante, vraiment touchante,
Eux, les corps enlacés, se caressant, si attendrissants,
Lui, à genoux, lèvres effleurant, toute frémissante,
Elle, en tenue d'Ève, troublante, et bouleversante.
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Le bel amant lève l'ancre, à l'aurore naissant,
Jurant à sa promise de revenir, pour toujours
Afin de célébrer toute l'éternité leur amour
Déchirés, lèvres se scellent, se reconnaissant
L' éperdue, jour après jour, assise sur la plage
Languissante, guette le navire, toute en prière
Les jours, les mois passent, l'année entière,
Se rappelant précieusement son doux visage
Lucioles et éphémères veillent sur elle la nuit venue,
Partagent ses heures remplies de songes idylliques.
Ses rêveries l'emmènent bien loin par delà les nues,
Vers un adorable éphèbe au regard mélancolique.
L'a-t-il oublié dans les bras d'une autre icône?
A-t-il sombré, pris dans l'oeil d'un cyclone?
S'est-il perdu en pleine mer, fameuses Bermudes
Marin sans boussole, tel aveugle, sans certitudes.
Sohyoungmi